Page:Ryner - Les Véritables entretiens de Socrate, 1922.djvu/19

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Moi, Antisthène le bâtard, que quelques-uns appellent — dont je me glorifie — Antisthène le chien, j'ai recueilli dans ma jeunesse les entretiens de Socrate. Dans ma vieillesse, je les mets en ordre et les distribue en quatre livres. Afin que, lorsque je ne serai plus là pour les répéter, les lire et les commenter, on continue de savoir ce qu'a dit cet homme incomparable.

D'autres ont publié de tels ouvrages, savoir Xénophon, Eschine, Phédon, Euclide et cet Aristoclès qui a rendu célèbre son surnom de Platon mais j'aime mieux appeler ce dernier Sathon. Tous ont déformé le véritable enseignement socratique.

L'aimable Eschine, plein de bon vouloir, a écrit trop tard, sans notes et d'une mémoire défaillante les paroles de notre maître. Ses souvenirs : des fleurs desséchées et dont le parfum s'est évanoui. Ceux qui ne connaîtraient Socrate que par Eschine prendraient Socrate pour un brave homme médiocre. Le sculpteur qui travaille longtemps après la mort