Page:Ryner - Les Véritables entretiens de Socrate, 1922.djvu/92

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— Est-ce tout ce que disent en toi les voix que tu déclares divines ?

— Elles disent encore : Accueille favorablement l'argent qu'on t'envoie. Et même exige de ceux qui sont riches en argent et à qui tu donnes tes richesses de doctrine qu'ils te paient exactement. Exige qu'ils soient justes afin que tu puisses être juste à ton tour. Afin que tu puisses payer leur prix les subtils enseignements de Socrate, les baisers des belles bouches, la joie lyrique des vins, les ventres des truies grasses, les gâteaux dont le sésame est tout coulant de miel.

— Les paroles de Socrate sont vaines pour toi tant qu'elles ne t'affranchissent pas de l'argent, et des bouches qu'on paie, et de ce qu'on paie à sa propre bouche. Nul vrai bien ne s'échange contre de l'argent. Et, au pays de l'âme, au pays des vrais biens, rien de ce qui est à vendre ne mérite d'être acheté.