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Page:Ryner - Les Voyages de Psychodore, 1924.djvu/21

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LES VOYAGES DE PSYCHODORE


CHAPITRE PREMIER

les enracinés


Psychodore, philosophe cynique, ayant perdu celle qu'il aimait, résolut de vivre errant, étranger à tout et à tous. Sans autre bagage qu'un vieux manteau sur ses épaules et à la main un rude bâton, il partit. Tout le jour, il marchait au hasard. Quand il avait faim, il mangeait ce qui se trouvait à sa portée. Souvent quelqu'un protestait, qui n'avait nul besoin de cette nourriture, mais s'en prétendait propriétaire. Psychodore n'entendait pas les cris. Parfois le maître de la nourriture bousculait le cynique qui, réveillé de son rêve, frappait avec son bâton. Mais des esclaves accouraient. On saisissait l'audacieux qui considérait la faim comme une raison de manger. On le traînait