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Page:Ryner - Les Voyages de Psychodore, 1924.djvu/27

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Et les sages dont la pensée est lâche :

— Nous ne connaissons que ce que nous connaissons. Puis les uns reprenaient :

— Il est certain que...

... les autres :

— Il est problable que...

... et tous les sages continuaient, d'accord :

— Ce qui n'a pas de racines ne saurait durer. Le soleil, qui se déplace, naît et meurt comme le chien qui court ou l'oiseau qui vole. Et le soleil d'aujourd'hui n'est pas la pourriture du soleil d'hier.

Mais la foule s'irritait contre de telles paroles. Elle sentait bien, malgré ses ignorances, que le soleil ne meurt pas chaque soir.

Et Psychodore songeait :

— Ton âme, bien aimée disparue, est un soleil couché pour moi, mais qui traverse d'autres régions. Et les durées occidentales ne sont ni élyséennes ni infernales, mais elles diffèrent peu des temps de l'est, et des temps du nord, et des temps du midi.

Et le sage Psychodore eut une folie. Il voulut dire à ces êtres troublés de l'angoisse de l'espace, la vérité libératrice. Il se plaça, harangueur