tions premières et disent ses acceptations secondes. On connut longtemps d’autres jolis morceaux de ce lyrique de la douceur et de la bonhomie. Mais il lui arriva un grand malheur. Un poète vint, qui avait toutes les qualités de Racan à un degré supérieur et qui y joignait quelques mérites nouveaux ; qui aimait d’une sincérité première et spontanée, et qui, d’un accent plus pénétré, chantait comme les plus précieux des biens, ce qui n’était pour Racan que des consolations. Racan fut tué par La Fontaine.
Aujourd’hui, M. Louis Arnould, professeur à l’Université de Poitiers, essaie de faire revivre ce vieux mort. Mais un embaumeur n’est pas un thaumaturge et les professeurs ne réussissent guère les résurrections. M. Arnould n’a pas la faculté d’évoquer et le don de la vie : sa phrase est lourde, sa méthode est lente, son livre est gros. Il écrase le frêle poète sous un in-octavo de près de six cents pages. Certes, le pavé est lancé à bonne intention. M. Louis Arnould a voulu montrer « d’une façon vivante les choses vivantes » ; il s’est efforcé de suivre « Sainte-Beuve, l’incomparable miniaturiste des physionomies littéraires ». Seu-