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questions, mais notre propre cœur, qui renferme en même temps la question et la réponse, et qui peut-être un jour se souviendra de celle-ci ».

À plusieurs reprises, il proclame « la vaste loi qui ramène en nous, un à un, tous les dieux dont nous avions rempli le monde ». Il découvre que « beaucoup de forces qui nous dominaient et nous émerveillaient ne sont que des portions mal connues de notre propre puissance ».

« Notre propre puissance », quoiqu’il la désigne souvent par le mot « cœur », il la voit, en réalité, plus profonde et plus secrète. Le temple est enseveli quelques étages plus bas. C’est presque uniquement la partie inconsciente de notre être qui intéresse Mæterlinck. Il dit l’effort de l’homme pour « percer les parois qui séparent sa raison qui ne sait presque rien, de son instinct qui sait tout, mais ne peut se servir de sa science ».

Le mystère extérieur qu’il fait rentrer avec le plus de bonheur au sanctuaire psychique est celui de la justice. Il n’y a point de justice transcendante au monde ; il n’y a point de justice immanente des choses. La justice appar-