Page:Ryner - Prostitués, 1904.djvu/351

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tient tout entière au domaine humain ; mais elle est, plus encore qu’une pensée, un instinct. Elle est notre atmosphère. Si nous en sortons, notre esprit se rassure en vain par des sophismes et notre vouloir se tend inutile dans le vide. Notre inconscient, privé de l’air pur qui lui est nécessaire, s’affole. Ses halètements démentiels, rendent incertaines, hésitantes, contradictoires, nos actions. Et nous finissons par succomber dans une lutte apparente contre les choses vengeresses, dans une lutte réelle contre nous-même.

La chance bonne ou mauvaise semble aussi à Mæterlinck dépendre de notre inconscient. C’est lui qui, habile ou stupide, nous conduit à la victoire ou à la défaite.

D’autres exemples me paraissent moins intéressants. Mais l’important c’est que l’effort de réduire l’inconscient universel en inconscient humain est chez Mæterlinck une tendance assez générale pour recevoir le noble nom de méthode. Moins large certes et moins puissante que celle des grands rénovateurs que je nommais tout à l’heure, les Socrate, les Descartes et les Kant, elle est peut-être destinée pourtant à renouveler pour quelques années une partie