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Page:Séance de l’Académie Française du 24 janvier 1918.pdf/11

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Messieurs,

Laissez-moi d’abord vous dire en toute simplicité ce que j’éprouve : une reconnaissance très vive pour l’Académie qui m’accueille, le sentiment très net que je ne méritais pas cet honneur. Beaucoup d’autres, je le sais, ont parlé dans les mêmes termes en venant s’asseoir à la même place ; et parfois on leur a reproché, comme une inconséquence, de s’être offerts à votre choix quand ils se jugeaient si peu dignes de votre suffrage. C’est qu’une prétention peut ne pas s’apparaître comme excessive, tant que l’indiscrétion de la demande est tempérée par l’indécision du résultat. Mais dès qu’elle a bénéficié de votre indulgence, elle se questionne sur sa légitimité, et le doute qui portait sur l’effet reflue vers la cause. Aussi serais-je confus de ma témérité, aujourd’hui, si vous me laissiez le loisir de penser à elle. Mais vous appelez l’attention du nouvel élu sur un plus haut objet : vous lui demandez d’étudier son prédécesseur,