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Page:Séances et travaux de l’Académie des sciences morales et politiques, série 2, tome 6.djvu/194

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certain que, dans le système de ces écrivains, leur assertion est parfaitement fondée.

L’idée de la valeur d’échange est donc une idée fondamentale en économie politique. Ajoutons à cela que, s’il y a quelque chose de plus fondamental que tout le reste, c’est, sans contredit, la question de l’origine de la valeur. Et, en effet, la nature d’un être ou d’un phénomène quelconque est essentiellement liée à l’origine de cet être ou de ce phénomène. Il ne faut pas s’étonner que la question des causes ou des origines ait obtenu de tout temps une importance si remarquable, et qu’elle ait exercé d’une manière si distinguée la sagacité des philosophes. La connaissance des causes peut seule nous éclairer sur la nature des effets. C’est un moyen indispensable et infaillible tout à la fois pour connaître et pour approfondir la nature et le caractère d’un fait ou d’un objet, que de savoir d’où il vient et d’où il dérive. Aussi n’y a-t-il que de faux savants ou des esprits superficiels qui puissent rester insensibles à l’exclamation du poète philosophe :

Felix qui potuit rerum cognoscere causas !

Qu’on me pardonne ces réflexions. J’aurais pu les supprimer mais elles m’ont paru nécessaires pour faire comprendre et pour justifier, jusqu’à un certain point, l’espèce de solennité avec laquelle j’ai posé et agité, à différentes reprises, la question très importante, en économie politique, de l’origine de la valeur échangeable. Abstraction faite des considérations que je viens d’exposer, il me suffirait de citer l’exemple des économistes les plus célèbres, pour faire approuver le but que je me propose, et l’obstination avec laquelle je crois devoir le poursuivre. D’un autre côté, l’expérience vient encore appuyer et soutenir ma résolution. Je ne crains pas de le dire, c’est à mesure que la question de l’origine de la valeur