— Ne crie pas si fort, bonhomme, ou je t’enlève en l’air comme une guibette[1].
— Norouâs, rends-moi mon lin ! Norouâs, rends-moi mon lin, ou je vais te tuer.
— Tiens, répondit Norouâs, voici un âne ; quand tu diras : « Âne, fais-moi de l’or, » tu en auras à foison.
Le bonhomme descendit la montagne avec son âne, et en bas il lui dit : « Âne, fais-moi de l’or. »
Aussitôt l’âne leva la queue et fit tomber sur la route des rouleaux d’or. Le bonhomme remplit ses poches, et il arriva à l’hôtel :
— Hé bien ! lui demanda l’hôtesse, Norouâs vous a-t-il payé ?
— Oui, répondit-il ; il m’a donné un âne, vous allez voir quelle vertu il a : « Âne, dit-il, fais-moi de l’or. »
Aussitôt l’âne leva la queue et fit tomber des louis d’or, et des pièces de cent francs qui roulaient par la place. Quand le bonhomme eut mis son baudet à l’écurie, on le coucha dans une chambre plus belle encore que l’autre fois, et pendant qu’il dormait, l’hôtesse mit à la place de son âne un autre âne semblable.
- ↑ Un moucheron.