Page:Sébillot - Contes de terre et de mer.djvu/195

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Le matelot se garda bien de répondre qu’il se doutait de ce qui était arrivé, et il suivit son capitaine sans mot dire. En rentrant à la maison, ils trouvèrent Pierre-Marie affaissé derrière la porte ; et il leur raconta qu’au moment où il allait prendre, le balai, il était tombé en faiblesse et n’avait pas eu la force de se relever.

Le lendemain le capitaine dit qu’il garderait à son tour la maison ; en allant à la chasse, les deux matelots se donnaient l’un à l’autre de grands coups de coude, et riaient en disant :

— C’est le capitaine qui va lui aussi être joliment attrapé !

Ils virent du gibier en abondance et tirèrent dessus, mais sans tuer la moindre pièce.

Le capitaine resté seul s’occupa de faire la soupe : le nain entra comme d’habitude en disant :

— Hou hou hou ! que j’ai froid !

— Passe dans le foyer et te chauffe, répondit le capitaine.




Le nain voulut aussi mettre de la cendre dans la marmite, mais le capitaine, qui ne le quittait pas de l’œil, le saisit sans mot dire par le fond des culottes et l’envoya rouler au milieu de la cabane.