Page:Sébillot - Contes de terre et de mer.djvu/196

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Le petit bonhomme de trois pouces, se voyant vaincu, dit au capitaine :

— Ne me frappe plus et laisse-moi tranquille, je vais t’enseigner une belle chose. Mais toi qui es fort, lève cette pierre à laquelle est adossée la cabane.

— Je ne puis, répondit le capitaine après avoir essayé.

— Alors je suis plus fort que toi, dit le nain. Il déplaça facilement le rocher, et au-dessous de l’endroit où il touchait la terre s’ouvrait un trou dont on ne voyait pas le fond.

— Tu vas prendre, poursuivit le nain, les cordages qui sont dans les débris de ton navire, et en les mettant bout à bout tu feras une longue corde, puis tu y attacheras un panier et tu te feras descendre au fond du souterrain. Quand tu y seras arrivé, je te dirai par quel moyen tu pourras délivrer trois princesses qui y sont prisonnières.

En finissant ces mots, le nain disparut par le trou, et la pierre retomba aussitôt et le couvrit.

À midi, le capitaine sonna la cloche, et les matelots furent très étonnés de l’entendre et de trouver le repas bien apprêté.

Après le dîner, le capitaine Pierre ordonna à ses matelots d’aller ramasser parmi les débris du navire tous les cordages qu’ils pourraient trouver, et de les réunir ensemble pour en former un long cable ; quand les cordes eurent été mises à bout, elles avaient au moins sept cents pieds de longueur.

À eux trois ils parvinrent à soulever le rocher qui bouchait le souterrain et le capitaine dit :

— Maintenant nous allons essayer de descendre jusqu’au fond.