Page:Sébillot - Contes de terre et de mer.djvu/202

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Le nain prit son livre, et nomma les oiseaux par leur nom : il en vint de tous plumages, de toutes grosseurs et de toutes formes ; mais aucun n’était capable de porter jusque sur la terre le capitaine et la princesse. Il jeta encore les yeux sur son livre, et s’aperçut qu’un vieil aigle manquait à l’appel. Il lui cria de venir, et quelques instants après l’oiseau parut.

— D’où viens-tu donc ? demanda le nain en colère ; tu n’as pas répondu quand je t’ai appelé en même temps que les autres.

— J’étais, répondit l’aigle, occupé à déchirer la chair d’un vieux cheval.

— Pour ta peine de t’être attardé, tu vas prendre sur ton dos cet homme et cette jeune fille et les monter jusque sur la terre de là haut.

— Oui, dit l’aigle, je veux bien, mais à la condition qu’on me donne un morceau à manger toutes les fois que je crierai : « Couac ! » en ouvrant le bec.

Le capitaine fit une provision de viande, et il monta avec la princesse sur le dos du vieil aigle.





À chaque coup d’aile, l’oiseau disait : « Couac ! » et engloutissait un morceau de viande ; au moment où