— Hé bien, Madame, lui dit-elle, avez-vous parlé pour moi ?
— Oui, répondit-elle, voici une tourte de pain que je te donne et celle qui te l’envoie veut te parler.
— Menez-moi à elle, dit la pêcheuse, je serai bien aise de la remercier.
— Pas aujourd’hui, répondit la vieille portière des fées ; mais reviens demain à la même heure et tu la verras.
En donnant le pain à la pêcheuse, la fée ne lui avait pas défendu d’en parler, et ne lui avait pas recommandé de ne le partager avec personne. Aussi, en rentrant à son village, la femme rencontra ses voisines, et, toute joyeuse, elle le leur montra.
— Regardez, dit-elle, la belle gâche de pain que m’ont donnée les fées !
Le soir, tous les gens de la Baillie vinrent la voir, et comme chacun voulait goûter le pain, il ne dura pas longtemps.
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Le lendemain la femme n’alla pas ramasser de coques, pensant que les fées lui feraient un autre présent. À la même heure que la veille, elle retourna à la grotte : la vieille portière qui avait sur le dos des bernis et des moules lui ouvrit la porte, et aussitôt parut une belle dame qui lui dit :