Page:Sébillot - Contes de terre et de mer.djvu/96

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— N’aie pas peur, mon enfant ; laisse-toi conduire par moi, je ne te ferai pas de mal.

Mais comme la pâtoure n’osait avancer, une autre fée, qui était jeune et jolie, vint la prendre par la main, et la fit entrer dans la houle.

Elle fut marraine d’une petite fille, et quand elle sortit de la houle, sa filleule était déjà grande ; elle croyait n’y être restée que deux jours, et elle y était demeurée dix ans.

Ses parents avaient cru qu’elle était tombée des falaises ou qu’elle s’était noyée ; mais ils l’avaient cherchée partout sans trouver d’elle aucune trace.




Les fées avaient demandé à sa mère une autre de ses filles pour garder leurs vaches, et c’était elle qui était pâtoure à la place de sa sœur.

Quand la jeune fille sortit de la houle, elle retourna à la Baillie. En la voyant, sa mère lui dit :