Page:Sébillot - Contes des landes et des grèves.djvu/150

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Les deux « harouillards » de guéretteurs faisaient beaucoup de bruit, et n’entendirent point crier la fée (car c’en était une). Elle reprit encore :

— Empiète-moi ma pelle.

Le bonhomme, qui avait ouï un petit bruit, cria à son fils d’arrêter son attelée. Quand il l’eut fait, la voix dit pour la troisième fois :

— Empiète-moi ma pelle.

— C’est bien, répondit le laboureur ; je vais l’empiéter[1].

Lorsqu’ils furent au bout de leur sillon, ils trouvèrent une pelle et son manche. Le bonhomme prit son hachot qu’il avait apporté pour raccommoder sa charrue si elle venait à se déranger ; il empiéta la pelle, puis il la posa dans l’endroit où il l’avait prise, et ils continuèrent leur travail.

Pendant qu’ils étaient à faire ce sillon, la pelle fut enlevée, et à sa place on avait mis

  1. Lui mettre un pied.