Page:Sébillot - Contes des landes et des grèves.djvu/187

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toile, il cargua le petit hunier. Quand il descendit sur le pont, les matelots n’avaient pas encore débarrassé le beaupré de son clin-foc.

— Le mousse se débrouille mieux que nous, dit le maître d’équipage au capitaine ; s’il continue ainsi, ce sera un fameux marin quand il sera démorphosé.

— Oui, répondit le second ; j’ai bonne envie que son temps soit fini, et je donnerais bien volontiers cinq cents francs de ma poche pour le faire redevenir mousse à deux pour pieds.

— Quand vous en donneriez cent mille, monsieur, dit le rat, il faut que je fasse mon temps, et, Dieu merci, je n’en ai plus que cinq ans.

Cependant on arriva au port de destination, et quand le navire fut mouillé et affourché comme il faut, le capitaine donna permission à l’équipage de descendre à terre. Il ne resta à bord qu’un novice, et le rat alla se promener avec le capitaine. Mais au bout de quelque temps il s’ennuya d’être à terre, et il demanda