Page:Sébillot - Contes des landes et des grèves.djvu/244

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souffla en tempête : les deux grapillons se réfugièrent dans la fente d’un rocher, à peu de distance du brigot, et s’y installèrent de leur mieux pour résister au mauvais temps. Le brigot alla leur demander la permission de se mettre à côté d’eux, mais ils lui refusèrent l’entrée de leur trou.

Le petit brigot se colla à son rocher le plus fort qu’il put, mais la mer le tourmentait, et il disait :

— Les deux grapillons ont bien de la chance ; ils ne sont pas secoués comme moi. Pourquoi ne m’ont-ils pas laissé entrer avec eux !

— Mon pauvre petit brigot, dit un minard[1] qui sortait d’un creux de rocher, tu ne serais plus ; car je viens de faire mon déjeûner de ceux qui t’ont refusé l’hospitalité, et je t’aurais mangé avec eux. Maintenant, je n’ai plus faim, et je vois que tu n’as pas la force de résister à la tempête ; monte sur mon dos, et j’irai te déposer sur les herbiers.

  1. Pieuvre.