Page:Sébillot - Contes des landes et des grèves.djvu/271

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mais je puis faire du bien à ta famille et enrichir mon filleul.

Le bonhomme accepta, et Compère la Mort devint parrain de son fils ; après le baptême, il dit au père :

— Voici comment tu pourras t’enrichir. Il faut te faire médecin. Il te sera facile, quand tu iras en visite, de savoir si le malade doit guérir ou succomber. S’il est pour mourir, tu me verras au chevet du lit ; si au contraire, son heure n’est pas encore venue, je me tiendrai au pied. Aussi tu ne te tromperas jamais, et comme tu auras bien vite la réputation d’un habile homme, tu gagneras de l’argent autant que tu en voudras.

Le Compère de la Mort se fit médecin, et, comme il disait toujours sans se tromper si le malade devait guérir, il ne tarda pas à être connu. On venait de tous côtés le chercher, et il emportait chaque fois de bonnes pièces d’argent.

Cependant le roi tomba malade, et comme il avait entendu parler du médecin qui ne se