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Page:Sébillot - Contes des landes et des grèves.djvu/272

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trompait jamais, il l’envoya chercher, lui promettant une riche récompense s’il guérissait. Le bonhomme vint au palais, et, en entrant dans la chambre où gisait le roi, il vit Compère la Mort qui se tenait au chevet de son lit. Il en était bien marri, car il aurait bien voulu guérir le roi, et toucher la grosse somme qui lui avait été promise. Il se gratta l’oreille, puis, après un moment de réflexion, il ordonna de prendre le Roi, et de lui placer la tête où il avait auparavant les pieds. De cette façon, compère la Mort se trouva au bas du lit au lieu d’être au chevet et le roi fut guéri.

En sortant du palais, les poches remplies d’or, le bonhomme rencontra son compère qui lui dit :

— Tu m’as trahi, et tu m’as fait tort, compère ; aussi tu vas mourir.

— Non, répondit le bonhomme ; je me cacherai si bien que tu ne pourras me trouver.

— Je t’atteindrai partout où tu seras ; il n’y a nul endroit où je ne puisse pénétrer.