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Page:Sébillot - Contes des landes et des grèves.djvu/273

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— Bah ! dit le bonhomme en tirant de sa poche une petite bouteille ; si j’étais caché là-dedans, est-ce que vous iriez m’y chercher ?

— Oui, certes, répondit la Mort.

— Non, compère, cela, je ne le croirai jamais.

— Hé bien, tu vas voir.

Compère la Mort se fit tout petit et entra dans la bouteille ; mais aussitôt le bonhomme, qui tenait un bouchon tout prêt, boucha la bouteille et la mit dans sa poche. Il rentra ensuite chez lui, et la ramassa dans son armoire ; mais il réfléchit et pensa que quelqu’un pourrait la déboucher ou la casser par mégarde. Il alla creuser dans son jardin un trou, y mit la bouteille et la recouvrit de terre.

Pendant que Compère la Mort était emprisonné, personne ne mourait ; le roi se portait comme un charme, et le bonhomme aussi. Cela dura quelque temps ; mais un jour les cochons entrèrent dans le jardin, et s’étant mis à gratter la terre avec leur groin,