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Page:Sébillot - Contes des landes et des grèves.djvu/58

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— Je n’ai pu savoir quelle route a prise la princesse ; mais je finirai par la rattraper et me venger.

Le prince commença à regretter d’avoir Lucifer à bord, et il le pria de quitter le navire.

— Pas du tout, prince, répondit le diable ; je ne m’en vais pas comme cela les mains vides. Si je n’ai pu reprendre la princesse, au moins j’aurai en mon pouvoir, vous ou les gens de votre vaisseau.

Pour se débarrasser du diable, le prince fut obligé de lui donner deux de ses matelots, et de lui promettre son âme après sa mort. Le diable quitta le vaisseau en emportant les deux matelots, et le prince ne tarda pas à aborder en France. Mais les matelots qu’il avait donnés au diable arrivèrent presque en même temps que lui ; car ils avaient sur eux des objets bénits, et chaque fois que le diable les touchait pour les leur ôter, il se brûlait, de sorte qu’il fut obligé de les ramener en France.

Ils étaient si en colère qu’ils voulaient