Page:Sébillot - Contes des landes et des grèves.djvu/59

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écorcher vif le prince, et ils le criaient tout haut. Mais au moment où ils se disputaient avec lui, il arriva des soldats qui saisirent le prince et ses matelots et les menèrent en prison, par ordre du roi.

Le pêcheur était en effet arrivé à Paris quinze jours auparavant. Il conduisit la princesse au Louvre et raconta au roi que le prince avait essayé de l’empêcher de délivrer sa fille. Le roi donna l’ordre de l’arrêter, lui et son équipage, et c’est pour cela qu’il avait été conduit en prison.

Le roi embrassa le pêcheur et lui dit :

— Tu auras ma fille et ensuite mon royaume, après ma mort.

— Sire, dit le pêcheur, me voilà bien récompensé ; mais j’ai amené avec moi mes deux matelots ; ils ont eu bien de la misère, et je voudrais les garder au palais avec moi.

— Soit, mon garçon, répondit le roi, je n’ai rien à te refuser.

Le pêcheur épousa la princesse, et le jour du mariage le prince fut fusillé.