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DE LA HAUTE-BRETAGNE 301

— Non, répondit le papillon, qui était presque blanc, mais encore gris, il faut que tu jeûnes encore une autre année pour que ma pénitence soit accomplie.

Le pauvre s’en retourna, et pendant un an il jeûna au pain sec et à l’eau. L’année terminée, il retourna sur la lande et vit le papillon qui, cette fois, était blanc comme la neige.

Ce papillon blanc était l’àme du -défunt que le pauvre avait vu mourir, et qui avait été délivrée grâce à lui ; mais de son côté il avait fait la péni- tence du pauvre, et il lui dit avant de s’envoler :

— Je te remercie bien ; mais tu n’as pas perdu ton temps, car tu as une place préparée à côté de moi dans le ciel.

Huit jours après, le pauvre mourut, mais, ainsi que le lui avait dit le papillon, il avait une place dans le paradis à côté de lui.

(Conté en 1881 par Jeanne Hervé, du Gouray, âgée de soixante ans.)

Dans un autre conte qui est une variante de celui-ci, c’est un jeune garyon et non un mendiant qui voit le papillon s’envoler ; il le suit et le voit s’arrêter à l’extrémité du champ d’ajoncs, parce qu’il n’y avait pas d’autre place pour lui.

LE PERCE -OREILLE (Forficula auricularis) Noms patois. — Croyance. — Superstition Cu-fourché (E.) ; aire-oreilles.