Page:Séché - Les Muses françaises, I, 1908.djvu/94

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II


La crainte de la mort incessamment me trouble
En enfer il n’y a nulle rédemption,
Je n’ai de mes péchés nulle contrition.
Tant plus je vais avant, plus ma peine redouble.

Tu me consommeras comme une sèche estouble [1]
A ce terrible jour de tribulation.
Laisse-moi repentir de ma transgression,
-Car l’amère douleur à mon âme s’accouple.

Tu as bâti mon corps, de chair, d’os et tendons,
De peau, veines et sang, rate, foie et poumons,
Souvienne-toi seigneur, que je suis poudre et cendre :

Comme un fétu poussé par la rigueur du vent.
Tu me peux balayer, et réduire à néant.
Hé ! ne me laisse pas aux abîmes descendre.


III


<poem> Instrument de Pallas quenouille ménagère, Chargée de fin lin gentiment replié, Ton fardeau d’un lacet verdoyant est lié. Décorant le beau sein de la gaie bergère.

Par ton subtil moyen la soigneuse lingère,. Agence proprement son filet délié. L’heur de ces grands effets ne doit être oublié, Départant tes trésors à la rive étrangère.

Quenouille s’il te plait m’apprendre la façon. De tordre le fuseau aggravé du peson, Mouiller les bouts des doigts, allonger ta dépouille

Et en pirouettant rendre les brins égaux. Faisant par ton métier adoucir mes travaux. Je t’aimerai toujours, ô ma chère quenouille.

</PŒM>

  1. étoupe