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Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/46

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LES MUSES FRANÇAISES

Il n’entre d’ailleurs aucune sensualité dans sa tendresse. Ce n’est pas une mystique, non plus, c’est une spiritualiste. L’amour est à ses yeux la grande source d’idéal et d’énergie. La vie cependant, pour elle comme pour tant d’autres, fut souvent dure et cruelle ; qu’importe, elle étouffe ses souffrances, elle ne se plaint pas. Elle ne se plaint pas parce qu’elle a aimé et parce qu’une heure d’amour suffit à embellir toute la vie, — parce qu’une heure d’amour vaut toute la vie !

De même elle pense :

Que le génie est peu quand l’amour se révèle,
Et que le meilleur livre — et qu’on n’écrit jamais —
C’est celui qu’aux yeux chers de l’amant on épelle.

Pourquoi elle écrit ? — Elle le dira encore, avec une sorte de pieuse humilité. Elle ne se fait pas illusion sur son génie, elle sait qu’elle n’en a pas, mais elle veut qu’un jour il reste d’elle quelque chose. Et c’est pourquoi elle nous donne

Cet élan simple et pur : un livre écrit d’amour !


BIBLIOGRAPHIE. — Poésie : Poèmes de Femme, Popp, Bruges, 1896, in-18. — Maman et autres poèmes, Bouchery et Cie, Ostende, 1898, in-18. — Triomphal Amour, Boucherie et Cie, Ostende, 1899. in-8 carré.

Prose : Solesme sceul ayme, roman, 1891. — Le Charme de Bruges, roman, 1892. — Initiation, roman. 1898. — Némésis, roman, 1908. — Conte sur l’Histoire de Belgique, 1905.

COLLABORATION — Carillon d’Ostende. — La Verveine. — La Fédération Artistique. — La Roulotte, etc.

CONSULTER. — E. de Linge, l’Art moderne, juin 1896. — Arthur Daxhelet, Le Petit Bleu ; La Flandre libérale ; Journal de Bruges, 1898. — Eug. Gilbert, Le Carillon ; Revue littéraire trimestrielle ; Revue Bibliographique Belge. 1896, — Arm. Dauby, Journal de Bruxelles, 1900. — Em. Pels, Tout Louvain, 1900. — Gatti de Gamond, Cahiers féministes, 1900. — H. Delcourt, Idée libre ; l’Art moderne ; L’Économie, 1900. — Em. Moreau, La Roulotte, 1900. — E. Baes, La Fédération artistique, 1904. — A. Balaud, Le Florilège, 1904. etc.

LE CHANT DES LABORIEUX



Compagnons de labeur qui revenez le soir,
Le pas long, le pied lourd, d’une allure engourdie,
Suivant, troupeau serré d’hommes las, sans me voir,
Le chemin que la nuit fait d’ombre attiédie ;

Et qui, dans ce beau soir, le regard étranger,
Hâtez vers le repos votre marche cassée,