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Page:Séduction, jeunes amours, 1935.djvu/128

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désarroi moral si complet, elle était à la merci du jeune homme s’il se livrait sur elle à quelque nouvelle tentative. Son grand instinct de chasteté, toute sa vertu qui l’avait protégée jusque-là, se trouvaient impuissants contre le souvenir lancinant de la jouissance si vive éprouvée déjà à plusieurs reprises, car la jeune fille, dans l’amollissement de la volonté produit par le demi-sommeil, et même à d’autres moments de propos délibéré, n’avait pu s’empêcher de porter plus d’une fois la main à l’endroit si vivement excité par Claude. Ces caresses lui avaient chaque fois procuré une sensation de plaisir plus intense, développant de plus en plus l’instinct de la jouissance sexuelle qui se trouve, pour ainsi dire, à l’état latent dans les organes de la femme. La charmante jeune fille était dans un tel état de surexcitation sensuelle et morale qu’elle, si chaste et si pure, en était arrivée à désirer une nouvelle tentative de Claude. La main de l’homme, elle le sentait bien, et surtout celle de l’homme qu’elle aimait ardemment, devait lui donner une émotion et une volupté bien autrement intenses que les caresses inexpérimentées qu’elle pouvait se faire elle-même. Mais Claude se tenait maintenant sur la réserve, n’osant compromettre un premier succès en brusquant les choses ; et, quelle