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Page:Séduction, jeunes amours, 1935.djvu/129

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que fût l’intensité de son désir, elle serait morte de honte plutôt que d’exciter elle-même son ami à quelque nouvelle tentative.

Claude aussi se rendait bien compte de l’émotion croissante de la jeune fille, et, de son propre côté, la passion avait atteint un tel degré d’exaspération qu’il sentait bien que le dénouement ne pouvait plus être retardé et que la moindre circonstance devait le précipiter.

Ce fut le hasard, en effet, qui amena ce dénouement si ardemment désiré par les deux enfants et qu’aucun d’eux n’osait provoquer.

Un après-midi que Claire s’était retirée dans un petit pavillon bâti dans le parc pour fuir la chaleur du jour, s’abandonnant aux pensées qui l’obsédaient, elle s’était étendue nonchalamment sur un large sofa qui en constituait tout le mobilier ; elle allait certainement se livrer sur elle à quelques caresses solitaires, lorsqu’il arriva fortuitement à Claude d’y entrer de son côté pour s’y reposer. À cette apparition soudaine, tout le sang de la jeune fille lui reflua au cœur, elle comprit que le moment tant désiré et tant redouté à la fois était arrivé. Sa première pensée fut de fuir, mais à ce moment suprême, la passion se révéla si intense en elle que non seulement elle demeura, mais que, fermant