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agissent, tout à la fois, sur le crédit des particuliers car il importe fort à un homme d’affaires d’avoir en bourse une bonne renommée, une buona ditta, suivant l’expression italienne, — et sur le crédit public. Rien de plus important aussi pour une place de commerce que le « cours de la bourse » et le taux de l’intérêt, qui s’établit à la bourse, et qui est en relation étroite avec les événements et les vicissitudes du crédit public.


3. La spéculation sur les capitaux. — C’est aussi au XVIe siècle, — et dès la première moitié de ce siècle -, que s’épanouit la spéculation sur les capitaux. Elle consiste dans le marché à prime, véritable pari sur les prix et sur le cours du change, et surtout dans l’arbitrage, portant sur la différence des prix et du change qui s’établit entre plusieurs places : spéculation qui pouvait permettre, dans l’espace de quinze ou de vingt jours, de gagner jusqu’à 5 %. L’arbitrage, déjà pratiqué, au Moyen âge, par les Italiens, suppose beaucoup de flair et une véritable science, une science difficile, car, pour le pratiquer, il faut tenir compte d’une, foule d’éléments divers.

Autre trait caractéristique : le progrès des assurances maritimes qui, pratiquées d’abord en Italie, puis en Portugal, se développèrent beaucoup au XVIe siècle, notamment à Anvers. On arrive à plus de fixité dans le montant des primes. Mais la spéculation sévit de plus en plus sur les assurances, qui, en 1564, faisaient vivre, et grassement, 600 personnes ; les courtiers, très peu honnêtes, favorisaient les fraudes de toutes sortes, au profit des assureurs ou des assurés ; ce fut seulement en 1559 que le souverain essaya de réglementer les assurances. Il y avait souvent un grand nombre d’assureurs pour un seul navire, mais il n’existait pas encore de compagnies d’assurances, C’est aussi au XVIe siècle, à