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Chapitre III


LE GRAND COMMERCE MARITIME
LES ÉTABLISSEMENTS COLONIAUX ET LES
PROGRÈS DU CAPITALISME AU XVIe siècle


1. Les conséquences économiques des grandes découvertes. — La source la plus féconde du capitalisme moderne, ce sont sans aucun doute les grandes découvertes maritimes, les expéditions des Portugais dans l’Océan Indien, à la suite desquelles ils ont établi de florissants comptoirs dans l’Inde et pris pied à Java, à Sumatra, aux Moluques[1], c’est aussi la prise de possession de l’Amérique par ces mêmes Portugais et surtout par les Espagnols. Ce sont ces peuples de l’Atlantique qui constituent, au XVIe siècle, les grandes puissances maritimes. Ils vont chercher directement dans les pays producteurs le coton, la soie, les épices, le sucre, qui entrent dans la consommation courante, ainsi que des produits inconnus jusqu’alors, les bois de teinture et d’ébénisterie, l’indigo, le café, le tabac.

Le commerce colonial, à ses débuts, consiste surtout, comme le dit W. Sombart, dans l’expropriation des populations primitives, incapables de se défendre. C’est surtout grâce à de véritables actes de piraterie que les

  1. Voy. A. Zimmermann, Die Kolonialpolitik der Niederlaender.