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Page:Ségalas - Les Oiseaux de passage, 1837.djvu/113

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la pauvre femme.

Et Dieu qui de là-haut maudit le suicide…
Mais cependant je souffre bien !
La faim ronge mon corps ; oh ! quel affreux martyre !
Mes entrailles déjà se tordent ; c’est l’enfer !
Il semble qu’une main les prenne, et les déchire
Avec d’horribles doigts de fer !


Maudits soient tout ce bruit et ces rires de joie,
Ces femmes, étalant des plumes, des joyaux,
Et ce long froissement de leurs robes de soie
Qui semblent railler mes lambeaux !
Aucun don ne viendrait calmer ma faim mortelle !
Le pain qui nourrirait la pauvre mère en pleurs
N’aurait qu’à les priver d’une gaze nouvelle
Ou d’une guirlande de fleurs !