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les morts.

Ces cerveaux s’en allant en poussière, ce sont
Les cadavres de leur pensée.


« Dans un cercueil étroit, qui les presse un instant,
Mais où, chaque journée, ils tiennent moins de place,
Sous un linceul cousu, qui recouvre leur face,
Et dormant d’un sommeil où nul rêve ne passe,
Ils restent là toujours couchés dans leur néant.


« La tombe est leur maison : c’est la maison muette,
Où l’on n’entend ni pas, ni mouvemens, ni voix ;
La maison sans soleil, aux murs sombres et froids ;
La maison où le lit est un cercueil de bois,
Et dont le maître est un squelette.