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Page:Ségalas - Les Oiseaux de passage, 1837.djvu/13

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les morts.

« Dans cette maison-là point d’amour enchanté,
Point de femme aux doux yeux, qui vienne charmer l’heure ;
De mère qui vous plaigne, et, si vous souffrez, pleure ;
C’est horrible ! et pourtant c’est la seule demeure
Que l’on doit habiter toute une éternité !


« Les morts sont là gisans, tous raides dans leur bière ;
Immobiles, les bras collés au corps et droits ;
Couchés comme ils l’étaient le jour de leurs convois :
Nul jamais, une fois dans un siècle, une fois !
Ne s’est retourné sous sa pierre !


« Ils ont les os disjoints et l’orbite béant,
Un crâne aux larges trous, des dents sans lèvre rose,
Des membres dont la chair tombe et se décompose :