Page:Ségalas - Les Oiseaux de passage, 1837.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
32
le cavalier noir.

Il peut tout ; il possède un puissant talisman.
Qu’il est lugubre aux yeux ! sa lourde armure est noire ;
Sa lance, ses brassards, son casque, son cimier,
Ses gantelets de fer, sa cotte d’armes sombre,
La housse de velours de son grand destrier,
Tout est d’un noir de jais, noir de corbeau, noir d’ombre.



Un orage le suit avec ses mille éclairs ;
Et, comme un char qui roule au ciel, la foudre gronde ;
Les nuages épais qui pendent dans les airs
Ouvrent leurs réservoirs ; libre, la pluie inonde,
Et forme un long rideau dans la plaine étendu ;
La grêle de cristal rebondit sur les branches ;
C’est l’océan du ciel, l’océan suspendu,
Qui tombe sur la terre avec ses perles blanches.