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la jeune fille.



Tout cela c’est bien doux ! mais les ans sont rapides,
Et, comme ma grand’mère, un jour j’aurai des rides ;
Mon corps est mince et droit, mais il doit se voûter ;
J’aurai des cheveux gris, et puis un vieux visage.
Pourquoi donc, ô mon Dieu, créer un frais ouvrage,
Quand c’est pour le gâter ?


Oh ! s’asseoir dans un bal vieille et découronnée,
Avoir été la reine et se voir détrônée !
La veille, avoir été divinité, puis voir
S’éteindre sur son front l’étoile et l’auréole,
Renverser cet autel, où vous étiez l’idole,
Et briser l’encensoir !…

La jeunesse est semblable à nos magiques fêtes :
D’abord, des rires fous, des guirlandes aux têtes :