Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/119

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« Qu’est-ce que c’est ? dit-elle. Pourquoi est-on si agité ?

Geneviève.

C’est pour demain, ma cousine. Georges sort.

Hélène.

Et Jacques aussi.

Mademoiselle Primerose.

Qu’est-ce que ça fait ! Il n’y a pas de quoi courir et crier comme si le feu était à la maison.

Hélène.

Geneviève nous invite à déjeuner et à dîner.

Mademoiselle Primerose.

Je ne demande pas mieux ; je vous y mènerai. — Tu as l’air effrayée, Geneviève. Est-ce que ton oncle t’a défendu de m’inviter ?

Geneviève, embarrassée.

Non, ma cousine ; il ne m’a rien dit, mais je crains…, peut-être que…, j’ai peur qu’il ne me gronde ; il n’aime pas que j’invite sans sa permission.

Mademoiselle Primerose.

Très bien. Je comprends. Il ne veut pas de moi. Il a peur que je ne voie des choses qu’il veut cacher ; c’est encore pour son méchant Georges ; mais je le saurai tout de même. — Ah ! il me croit donc bien bête, bien aveugle… J’y vois, j’y vois, et mieux qu’il ne le voudrait. — Écoute, ma pauvre enfant, tu ne peux pas vivre avec cet homme ; tu es trop malheureuse ! J’irai lui parler.

Geneviève, effrayée.

Je vous en prie, je vous en supplie, ma bonne cousine, n’en parlez pas à mon oncle ; il serait très