Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/124

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« Et moussu Georges ? Lui pas venir à château ?

Jacques.

Il est venu avec moi : je crois qu’il est au potager. Veux-tu venir, ma petite Geneviève ?

Geneviève.

Oui, certainement. J’irai partout avec toi. — Il ne faut pas que tu viennes, mon pauvre Rame.

Jacques.

Pourquoi cela ? laisse-le venir ; je serai bien content de le voir.

Geneviève.

Non, Jacques ; Georges ne l’aime pas, il ne serait pas content.

Jacques, étonné.

Georges ne l’aime pas ! Pourquoi cela ? Il a l’air si bon, et il t’aime tant. »

Rame riait en montrant ses dents blanches et se frottait les mains.

Rame.

Bon petit moussu ! Lui comprendre ; lui bon cœur. Pas comme moussu Georges ; lui pas aimer Rame. Rame trop aimer petite Maîtresse ; lui jaloux ; lui pas aimer petite Maîtresse ; lui faire gronder petite Maîtresse, faire pleurer petite Maîtresse : Rame pas aimer lui. »

Jacques, de plus en plus étonné, sortit avec Geneviève et lui demanda pourquoi Georges ne l’aimait pas.

« Je ne sais pas, dit tristement Geneviève ; j’ai toujours fait ce que j’ai pu pour lui, mais il ne m’aime pas ; c’est peut-être parce que je ne suis pas