Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/130

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« Voici bientôt cinq heures, dit-il ; nous n’avons que le temps d’aller au chemin de fer ; nous serons à Paris à sept heures ; nous dînerons au restaurant ; je vous ramènerai au collège à huit heures et demie et je serai de retour ici avant onze heures. »

Jacques et Georges firent leurs adieux à Geneviève ; Jacques serra la main à Pélagie et à Rame et s’apprêtait à monter en voiture, quand M. Dormère lui mit deux abricots dans la main en disant :

« Tu les mangeras en route, mon ami.

Jacques.

Et Georges et Geneviève ?

M. Dormère.

Georges en a deux comme toi ; quant à Geneviève, elle a mangé ce matin les quatre beaux abricots que j’avais fait réserver pour Georges, ainsi elle en a eu sa large part.

Geneviève.

Je n’en ai pas mangé un seul, mon oncle, je vous assure. Je savais que vous les réserviez pour Georges et je me serais bien gardée d’y toucher. D’ailleurs, mon oncle, vous savez que jamais je ne touche à un fruit du potager sans votre permission.

M. Dormère.

Ce que je sais, c’est que tu as mangé ceux dont je te parle. Le jardinier m’a dit que tu t’étais promenée le long des espaliers avec Georges, et nous avons trouvé par terre les quatre noyaux des abricots.

Jacques, avec vivacité.

Mais, mon oncle, c’étaient les noyaux des abri-