Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/161

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Mademoiselle Primerose.

Oh ! le chinois ! Je n’en sais pas un mot ; comment voulez-vous que je lui apprenne le chinois ? Quelles idées vous avez en éducation ! À quoi lui servirait le chinois ? C’est absurde, le chinois. C’est fort heureux que vous ne vous soyez pas mêlé de l’éducation de Geneviève. Cette invention de lui apprendre le chinois !

M. Dormère, de même.

Mais, ma chère cousine, c’est une plaisanterie que j’ai faite afin de vous faire voir que j’avais toute confiance en vous pour lui apprendre tout ce que vous voudrez.

Mademoiselle Primerose.

Il ne faut jamais plaisanter sur l’éducation. C’est une chose très sérieuse que l’enseignement. — À propos, je dois vous prévenir que si je ne reste ici que quinze jours, je n’aurai le temps de lui rien apprendre. Dans l’intérêt de Geneviève, il faut que je vous demande de me garder plus longtemps.

M. Dormère.

C’est une bonne pensée dont je vous remercie, ma cousine.

Mademoiselle Primerose.

Combien de temps puis-je passer chez vous ?

M. Dormère.

Tant que vous voudrez ; six mois, un an, dix ans si vous voulez.

Mademoiselle Primerose.

Quelle exagération ! Dix ans ! Comme si je pouvais répondre de rester dix ans chez vous !