Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/162

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M. Dormère.

Enfin, ce sera le temps que vous jugerez nécessaire, ma cousine ; c’est vous qui déciderez la question. »

La conversation continua sur ce ton pendant une heure. Enfin M. Dormère, ennuyé, fatigué, à bout de patience, lui proposa une partie de piquet, qu’elle accepta avec plaisir. Le lendemain et les jours suivants, il eut soin de proposer la partie de piquet ou de trictrac après la première demi-heure de leur tête-à-tête. Il invitait souvent des voisins pour dîner et passer la soirée.

La paix était faite depuis longtemps entre Mlle Primerose et Rame. Quand celui-ci vit Geneviève si contente des leçons que lui donnait Mlle Primerose, Rame perdit le peu de ressentiment qu’il conservait contre la grosse cousine et vint souvent écouter les leçons et admirer les progrès de sa petite maîtresse. Ce qui l’intéressait le plus, c’était le dessin ; Geneviève fit en peu de temps des progrès extraordinaires. Mlle Primerose dessinait et peignait fort bien ; Geneviève aimait beaucoup le dessin, et chaque leçon était un progrès.

Un jour, Mlle Primerose voulut faire le portrait de Geneviève. Rame le vit quand il n’était que commencé, mais la ressemblance y était déjà ; il le reconnut et témoigna sa joie en battant des mains, en sautant et en criant :

« Petite Maîtresse, petite Maîtresse à Rame ! »

Mademoiselle Primerose.

Chut ! taisez-vous, Rame, il ne faut pas le dire