Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/18

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contre toi. Tu aurais dû dire à mon oncle que c’était toi qui étais cause de tout, et tu m’as laissé accuser et gronder sans rien dire. C’est très mal à toi.

Georges

C’est que,… vois-tu, Geneviève,… j’avais peur d’être grondé aussi ; j’ai peur de papa.

Geneviève

Et moi donc ? J’en ai bien plus peur que toi. Toi, tu es son fils, et il t’aime. Moi, il ne m’aime pas, et je ne suis que sa nièce.

Georges

Oh ! Geneviève, je t’en prie, pardonne-moi ; une autre fois je parlerai ; je t’assure que je dirais tout.

Geneviève

Tu dis cela maintenant ! tu as dit la même chose le jour où le renard a déchiré ma robe avec ses dents. Je ne te crois plus.

Georges

Ma petite Geneviève, je t’en prie, crois-moi et viens jouer. »

Geneviève, un peu attendrie, était sur le point de céder, quand une voiture parut dans l’avenue et, arrivant au grand trot, s’arrêta devant le perron.

Une jeune dame élégante descendit de la calèche, suivie d’une petite fille de huit ans, de l’âge de Geneviève, d’un petit garçon de douze ans, de l’âge de Georges, et d’une grosse petite dame d’environ trente ans, laide, couturée de petite vérole, mais avec une physionomie aimable et bonne qui la rendait agréable.