Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/224

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Mademoiselle Primerose.

Ah ! voilà le plus abominable de l’affaire. Il reviendra quand moi, Pélagie, Geneviève et Rame aurons quitté la maison pour n’y plus revenir.

Geneviève.

Ah ! mon Dieu ! il me chasse ? il nous chasse tous ? Et pourquoi ? Qu’avons-nous fait ?

Mademoiselle Primerose.

Voilà ce que vous ne savez pas, pauvres infortunées, et ce que je sais, moi. Il nous chasse parce que Georges est, comme je l’ai dit, un gredin, un gueux fieffé, un abominable coquin.

Geneviève.

Mais qu’a fait Georges ? Je ne comprends pas, moi.

Pélagie.

Ni moi non plus ; je n’y comprends pas un mot.

Mademoiselle Primerose.

C’est que j’avais gardé le secret d’une scène terrible que nous avons eue chez Georges. »

Mlle Primerose, enchantée de pouvoir se décharger d’un secret, raconta dans tous ses détails, avec les explications les plus accablantes pour Georges, toute la scène qui s’était passée à trois heures. Elle fit partager son indignation à Pélagie et même à Geneviève, que la douleur de Rame avait beaucoup affligée.

Geneviève, pleurant.

Mon Dieu, mon Dieu, qu’allons-nous devenir, mon pauvre Rame, Pélagie et moi ? Et vous, ma cousine, qui avez été si bonne pour moi, qui