Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/287

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Pélagie.

J’ai dit que Mademoiselle avait eu une grande commotion, je n’ai pas cru devoir en dire davantage.

Mademoiselle Primerose.

Est-il possible de faire des mystères au médecin ! Heureusement que je suis là pour réparer votre discrétion exagérée. »

Mlle Primerose raconta alors à M. Bourdon tout ce qui s’était passé, depuis l’agitation du déjeuner jusqu’à la terrible accusation et la menace qu’avait formulée M. Dormère, dont elle flétrit avec animation l’odieuse conduite ; sans accuser directement Georges, elle parla de lui comme d’un misérable, digne de tout mépris ; elle ajouta que M. Dormère voulait lui faire épouser sa nièce, mais que Geneviève n’y consentirait jamais vu qu’elle le détestait et le méprisait profondément.

M. Bourdon tira du récit de Mlle Primerose une conclusion peu favorable à Georges et à M. Dormère. Peut-être soupçonna-t-il ce que Mlle Primerose avait deviné, mais il n’en laissa rien paraître ; il remercia Mlle Primerose de sa confiance et lui promit la plus grande discrétion.

Mademoiselle Primerose.

Je ne vous demande pas du tout la discrétion que vous me promettez ; parlez, racontez, commentez, ce sera pour le mieux.

M. Bourdon.

Mais, Madame, peut-être que cette histoire ébruitée ferait quelque tort à Mlle Geneviève.