Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/295

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à prendre : celui de garder le silence et laisser passer le vol sans autre réclamation.

« Je ferai ce que tu voudras, Georges, dit-il ; tu es cruel dans tes menaces. »

Georges.

Moins cruel, mon père, que vous ne l’avez été pour celle que j’aime et qui sera ma femme, je vous le répète ; c’est le seul moyen de la tranquilliser, ainsi ne résistez pas, car, si vous me refusez, vous me ferez mourir. »

M. Dormère quitta la chambre de Georges et se retira chez lui dans une agitation, un chagrin difficile à décrire.

La potion du médecin ne produisit aucune amélioration dans l’état de Geneviève. Quand M. Bourdon revint vers quatre heures, il trouva la fièvre augmentée, le délire toujours le même. Il n’hésita pas à lui faire une forte saignée et à mettre des sinapismes aux pieds pour dégager la tête. Il ordonna le repos le plus complet et promit de revenir le lendemain de bonne heure.

La soirée et la nuit furent plus calmes ; quand M. Bourdon la revit le lendemain, il trouva une grande amélioration dans son état ; le danger avait disparu. Mais il recommanda le plus grand calme autour d’elle et le silence le plus complet. — Pélagie et Rame ne quittèrent pas l’appartement pendant tout le temps que dura la maladie, qui fut longue et qui laissa Geneviève dans un état de faiblesse inquiétante. Jusqu’à son entier rétablissement, c’est-à-dire pendant plus d’un mois, Pélagie continua à