Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/294

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M. Dormère.

Oui, Georges, je le vois, et pour première réparation je vais faire chasser Pélagie, ce qui terminera toute l’affaire. »

Georges ne s’attendait pas à ce nouveau coup. C’était un moyen sûr de faire parler Geneviève. Il fallait à tout prix empêcher son père de suivre cette fatale idée.

Georges.

Chasser Pélagie ! sur une supposition ! Vous voulez donc achever de la tuer ? C’est indigne, c’est barbare ! Pourquoi alors ne pas faire arrêter ma cousine Primerose et Rame ? Ils peuvent avoir aussi bien volé vos dix mille francs que Pélagie. Je vous répète que c’est la tuer à coup sûr que d’arrêter Pélagie, qu’elle aime plus que tout au monde.

M. Dormère.

Mais, mon ami, toi-même n’as-tu pas dit que Pélagie était la voleuse ? Comment veux-tu que je garde chez moi une coquine pareille ?

Georges.

Mon père, je n’ai plus qu’un mot à vous dire. Si vous faites la moindre tentative contre Pélagie ou Rame, je quitte votre maison pour n’y plus revenir, et je vais immédiatement déclarer à votre procureur impérial que c’est moi qui vous ai volé. Maintenant que vous voilà prévenu, faites comme vous voudrez. Je vais m’habiller pour être prêt à vous suivre chez le procureur impérial.

M. Dormère était atterré. Il n’avait qu’un parti