Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/323

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Rame.

Oui, moi sais bien ; pas comme coquin, scélérat, Moussu…, moi pas dire nom ; petite Maîtresse pas vouloir, mais Moussu Jacques savoir qui scélérat, coquin. »

Jacques sourit, Mlle Primerose éclata de rire, Geneviève elle-même sourit.

Mademoiselle Primerose.

Voyons, mon cher, mettez-nous le couvert et servez-nous un bon déjeuner : nous avons tous faim, car nous sommes tous heureux. »

Geneviève soupira, Jacques la regarda tristement et laissa aussi échapper un soupir.

Mademoiselle Primerose.

Hé bien ! qu’est-ce que c’est ? Est-ce pour soupirer que nous sommes réunis ici, hors de cet horrible château de Plaisance ? Il porte joliment son nom ! c’est Déplaisance qu’on aurait dû le nommer. Et les habitants ! ils sont gentils. Je les ferais fourrer en prison si j’étais gendarme ou préfet.

Rame, gravement.

Mam’selle Primerose, vous pas raison ; domestiques bons. Julien bon, Pierre bon, cocher bon, cuisinière très bon ; elle donner bonnes choses à Rame ; Fanchette, la fille, très bon ; toujours rire et donner sucre et café à Rame.

Mademoiselle Primerose, riant.

Mettez votre couvert, mon ami, et tenez votre langue ; vous êtes comme Azéma, qui parle comme une pie.