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Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/336

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bonheur, de témoigner sa joie avec une vivacité qui prouva à Geneviève la tendresse qu’il lui portait. Ils se mirent à faire de beaux projets pour leur voyage, leur séjour à Rome, oubliant que Jacques y allait pour combattre, et peut-être pour tomber martyr de sa foi. Mais aucune pensée pénible ou effrayante ne vint gâter leur bonheur du moment ; ils ne cherchaient pas à pénétrer dans un avenir plus éloigné.

Pendant qu’ils causaient de la vie charmante qu’ils mèneraient à Rome, Mlle Primerose rentra.

Mademoiselle Primerose.

Mes pauvres enfants, je vous ai fait attendre ! Je vous demande bien pardon. J’avais tant à courir, tant à parler.

Jacques.

Attendre ! Pas du tout, chère madame. Il n’est pas tard.

Mademoiselle Primerose.

Il est presque sept heures et demie, mes enfants. Vous n’avez donc pas faim ?

Geneviève.

Non, pas du tout, ma cousine.

Mademoiselle Primerose.

Pas faim ? Mais qu’as-tu, Geneviève ? Comme tu as l’air animé.

Geneviève.

Je crois bien, ma cousine. Je suis si heureuse ! Figurez-vous que Jacques va à Rome ; il est zouave pontifical. Il part dans quinze jours environ, et nous partirons avec lui.