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Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/337

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Mademoiselle Primerose.

Dans quinze jours ? C’est bien peu de temps pour mes affaires. Comme vous arrangez tout cela, vous deux !

Geneviève.

Ma bonne cousine, terminez tout bien vite, je vous en supplie. Voyez quel avantage ce sera pour nous d’avoir en voyage un homme pour nous protéger, vous venir en aide, et un zouave surtout. »

Jacques et Mlle Primerose se mirent à rire de l’anxiété de Geneviève et de son air suppliant.

Mademoiselle Primerose.

Je tâcherai, ma chère petite ; je ferai ce que je pourrai, je vous le promets à tous deux. Mais dînons vite ; je meurs de faim, moi ; je n’ai pas, comme toi, un Jacques pour me faire oublier les heures. Jacques, va voir, mon ami, pour qu’on serve tout de suite. »

Le dîner ne tarda pas à être annoncé ; Mlle Primerose le trouva un peu trop cuit, mais, comme c’était elle qui s’était fait attendre, elle n’osa pas trop s’en plaindre ; les perdreaux rôtis surtout la firent gémir.

« Quel dommage ! disait-elle, de si beaux perdreaux ! C’est sec comme une poule bouillie. Pauvre Jacques, je te plains de manger ces bêtes desséchées. Mais c’est ma faute : ils m’ont attendue une heure. »

Jacques n’en mangeait pas moins de fort bon appétit.

Après dîner, Mlle Primerose demanda à Geneviève