Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/351

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ment que j’ai favorisé de mon mieux ; j’aurais voulu attendre un an ou deux pour vous ouvrir les yeux, mais l’aventure de Plaisance rend le mariage, c’est-à-dire l’émancipation de Geneviève, plus urgent. Il faut donc, d’une part, qu’il soit décidé, sans pourtant le faire connaître à personne, qu’à Pélagie et à Rame ; ensuite, qu’il ne se fasse que lorsque la position romaine actuelle sera plus nette. Enfin il faut qu’en allant faire tes adieux à tes parents, tu leur en parles, tu obtiennes leur permission et qu’ils s’occupent d’avance à avoir les papiers nécessaires pour faire promptement le mariage dans un cas pressé. Il ne faut jamais attendre au dernier moment. »

Jacques ne répondit qu’en embrassant tendrement Mlle Primerose et lui promettant de rendre Geneviève la plus heureuse des femmes. Il alla rejoindre sa future fiancée pendant que Mlle Primerose allait s’occuper de voir les hommes d’affaires et le subrogé tuteur de Geneviève.

Lorsque Jacques rentra dans le salon, son visage exprimait un tel bonheur que Geneviève en fut frappée.

Geneviève.

Que t’a dit ma cousine, Jacques ? Tu as un air ravi, heureux ; qu’est-ce que c’est ?

Jacques.

C’est le bonheur de ma vie, la fin de toutes mes anxiétés, ma Geneviève chérie, et c’est à genoux que je dois te demander de ratifier les paroles de ta cousine. »