Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/352

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Et, se mettant effectivement à genoux près de Geneviève étonnée, il ajouta :

« Elle m’a dit, Geneviève, que tu m’aimais…

Geneviève.

Comment ! c’est une nouvelle pour toi ?

Jacques.

Je sais bien que tu m’aimes ; mais elle a ajouté que tu avais refusé Louis et d’autres qu’elle t’a nommés parce que… parce que…

Geneviève.

Mais parle donc, Jacques ; tu me mets à la torture.

Jacques.

Parce que tu n’aimais que moi, et que si je t’adressais la même demande que Louis, tu l’accepterais sans hésiter.

Geneviève.

Toi ! toi ! et tu as pu en douter ? »

Jacques la serra avec transport contre son cœur.

Geneviève, avec malice.

Tu ne me trouves donc plus trop jeune pour me marier ? Je n’ai pourtant pas beaucoup vieilli depuis le déjeuner.

Jacques.

Je voulais, sans m’en rendre compte, éloigner le plus possible un événement fatal pour moi, puisqu’il t’enlevait à ma tendresse ; j’aurais trouvé des obstacles à tout ; je trouvais surtout que tu n’avais pas encore assez vécu pour moi seul.